Bialowesa - Les derniers bisons

Dans la grotte Chauvet, tout près de chez nous, des artistes ont peints leurs voisins les animaux, des bisons entre autres. Leurs oeuvres datent de plus de 30 000 ans. L'envie de partir en Pologne est partie d'ici, partir  à la recherche des derniers survivants.

Le bison européen a essuyé bien des tempête. Son histoire est digne des grandes épopées grecques. Son approche est délicate, pour l'entrevoir, il faut se faufiler dans la dernière forêt primaire tempérée.

Mes deux compagnons de route: Nicos, réalisateur pour Arte et Vieslaw, notre guide et conseiller durant notre séjour. 

Light painting, au milieu des bois 

Eclat de Tonnerre 

Tentative de faire sortir les rhinocéros de la grotte.

On se quitte en vidéo, bienvenue dans l'espace temps entre la préhistoire et la 7ème Dimension. 

Au large de la Nouvelle Zélande

S'il n'y a aucun mammifère endémique sur l'île de Nouvelle-Zélande, les eaux en revanche accueillent 24 espèces de pinnipèdes et cétacés. Cette orque s'apprête à percer la surface, une fine pellicule d'eau enveloppe encore son rostre.  

Au bout de cette plage vit une large colonie d'otarie à fourrure

Celle-ci profite des derniers rayons du soleil. On est en été austral, la roche s'est faite chauffée toute la journée, le coussin est encore tiède.

Un groupe de cachalot socialise au large

Furtive apparition d'un groupe de dusky dolphins. L'eau est très chargée. Le groupe arrive à toute balle, je le vois à la dernière seconde. Magique!

Dans quelques centimètres d'eau, cette otarie vient m'observer.

Au dessus de la surface, on se chamaille.

Du plus petit caméléon du monde

Nous sommes partis à la recherche du plus petit caméléon du monde. Pas simple cette histoire! Pour maximiser nos chances de réussite, mon poto Jacques Offre et moi avons fait appel à Elisoa, une biologiste spécialiste des caméléons. 

Tout est mini ici? Perché au dessus de nos têtes, ce lémurien est le plus petit des lémuriens: le microcébus.

Départ depuis les salins derrière la ville d'Antisira. On embarque sur une boutre direction l'archipel des Nosy Hara, un chapelet d'îles habité par personne, seul et unique endroit où vit notre petit caméléon: le brookesia micra.  

Traversée par l'entrée du canal du Mozambique

La végétation peine à faire sa place dans le calcaire.

Notre camp de base

La recherche peut commencer. 

Le vol des sorcières

Toute proportion gardée, cette photo me fait penser au tableau de Goya.Trois baleines en suspension au dessus du banc de sable au nord de l'île. Une vision qui m'a hanté pendant les 14 dernières années. 

Quelques mètres au dessus du corail, deux baleines dorment. Le petit se cale sous sa mère. Encore inexpérimenté, le baleineau ne maîtrise pas la technique du poumon baliste. La tête butée contre la mâchoire de sa mère, l'empêche de remonter à la surface comme un bouchon.

Muse est impatiente, aujourd'hui c'est sa première sortie en mer. 

Ce jour là, on repère les baleines très rapidement. Deux mâles viennent provoquer la mère et son petit. Elle saute, tape de la queue pour essayer de dissuader ses assaillants de la suivre.

Les baleines s'approchent du platier corallien pour éviter les orques et les requins du large qui ne s'aventurent pas dans les eaux peu profondes. "Peu profonde" c'est vite dit. Il faut aller bas pour la chopper cette image. 

Petite vidéo ci-dessous

Shark Paradise

Le paradis sur Terre se nomme Tétamanu, un petit village situé au sud de l'atoll de Fakarava en Polynésie.

Muse dort entre les bouteilles de plongée. Nous, on profite des 3 heures de Zodiac pour contempler le lagon et rejoindre la passe sud.

Petite mise en condition avant d'enfiler la combi et partir au milieu des requins. L'eau est à 30°c.

Papa et maman plongent, Muse fait des ploufs et des châteaux de sable.

Un peu plus au nord, on accompagne Tatawa lors d'une sortie de pêche. On est loin du hot spot à requin, pourtant ils sont omniprésents.

Les pointes noires vivent dans le lagon. Une fois fléché le poisson doit être remonté rapido et jeté dans un bac pour éviter les attaques de requins. 

En trois heures, Tatawa et son frère prennent de quoi nourrir leurs familles pour toute la semaine. 

Il y a plein de petites bébêtes chelous qui courent dans le sable.

Puis vient le moment tant attendu, lorsque la marée est rentrante, c'est à dire que le courant nous fait dériver vers l'intérieur du lagon, on rejoint le coeur de la passe sur la pointe des palmes.

Un premier requin vient nous checker, suivi par bien d'autres

Il est 6h du mat, le courant est puissant, on rejoint le fond pour éviter de se faire emporter. Les requins eux en profitent pour planer au dessus du corail.

Une petite VIDEO

CANADA - Le pays des loups

Retour dans une zone du globe qu'on connait bien pour y aller pratiquement tous les ans depuis une dizaine d'années, mais cette fois-ci avec Muse. Sur la route menant à l'océan, un petit renard prend un bain de soleil sur la piste. 

La vallée de Bella-Coola abrite l'une des plus importante population de grizzly au monde. Quand vient la saison de fraie du saumon, les grizzlys se concentrent autour d'une petite rivière et pêche. On part à leur rencontre en bateau gonflable. En pleine saison, il nous est arrivé de croiser 15 grizzlys en 30 minutes de dérive. 

Cette année on a rencontré James, c'est un natif de la vallée. Un mec en Or. Il vit là depuis toujours. On a descendu un bout de rivière ensemble, il a un peu flippé au milieu des grizzlys.

James nous emmène dans une de ses cabanes au milieu des bois. Ca c'est Muse au réveil. Quand, je prends cette photo, je ne sais pas encore qu'un grizzly est en train de passer juste derrière la cabane à à peine 10 m. 

Chaque année, les saumons remontent les rivières où ils sont nés, pondent et meurent. Le saumon est la principale source de nourriture pour bien des animaux. 

En 2010, Marie et moi partons pour le Grandville Channel, une navigation périlleuse au milieu des fjords. Notre but est de rencontrer les loups.

Au milieu de nul part, nous croisons trois orques appartenant au groupe A36, trois frères avec qui j'avais nagé 10 ans plus tôt à 500 km au sud.

Et puis, les jours de planque commencent. Interminables attentes au bord de l'estuaire pour surprendre les loups. 37 jours d'affilé sans voir la queue d'un. 

Et un jour, divine apparition. Eux qui nous grognaient sans jamais se montrer, finissent par me tolérer. Je passe 7 heures au milieu de la meute, pêchant 200 saumons devant moi comme si de rien n'était.

Après une course poursuite endiablée, ce loup finit par attraper  le saumon. Ensuite, fier de lui, la queue dressée, il le ramène sur la berge et lui mange la tête. 

Sur place, le premier marché est à 20 heures de bateau. Du coup on mange ce qu'il y a autour. Ce soir on fait 130 palourdes.  

Qui dit période du saumon, dit saison des champignons. Des ceps à plus savoir où donner de la tête. 

A la fin de la saison, quand les carcasses de saumons se font rare, les aigles à tête blanche se livrent bataille. 

A l'aube de l'hiver, le retour sur la ville de Prince Rupert est épique. Navigation dans un océan déjanté, une expérience qu'on ne souhaite à personne. Equipée de son seau, Marie ne sait plus si les vomissements sont dus à l'état de la mer ou aux hormones de grossesse. 

La réponse arrive 9 mois plus tard en hurlant.

Partouse grenouillèsque

Une nuit par an, des milliers de grenouilles se rassemblent quelques heures autour de grandes flaques pour se reproduire. Ce laps de temps très court survient lors de la premier grosse pluie qui clôture la saison sèche. 

Toutes les petites tâches jaunes, sont des minutus, de petites grenouilles habituellement marrons qui changent de couleur jaune flashy le temps des amours

On repère ces mares au son. Sur place, on met des boules-suiez, leurs cris stridents atteignent 120 dB, de quoi faire péter un sonotone.

Quand la saison des pluies arrive, la nature le sent, toutes sortes d'animaux sortent de leurs planques et se mettent mouvement. Un serpent liane se la dorait sur un petit buisson.

La plupart des grenouilles que l'on suit vivent toute l'année dans la canopée. Avec Marie, on remonte les 40 m de corde jusqu'au sommet de l'arbre pour essayer de découvrir leur cachette. 

Là-haut, en plus de la vue imprenable, on rencontre des animaux bien plus habiles que nous à la grimpette.

Ce soir c'est la bonne, ça fait un mois qu'on attend ça. Grosse teuf au fond des bois, maintenant ce sont les hormones qui mènent la danse.

Interlude Pole-Danse pour cette minutus qui copule avec l'oeil de ce crapaud cornu. La chanson n'est pas finit qu'elle se retrouve dans son ventre. Eh oui, ce crapaud n'est pas là que pour copuler, il mange aussi: l'orgie. Bref, La Grande bouffe de Marco Ferreri.

La grenouille coriace gonfle et dégonfle ses sacs vocaux pour attirer ses partenaires. Les vibrations émises font vibrer la surface de la mare et quand elles s'agrippent à nous pour copuler sur nos bottes, ça nous fait des chatouilles même à travers le caoutchouc.

Quand tout s'arrête au petit matin. C'est décompression, l'oreille interne a pris cher, malgré les boules-quiez, on a des vertiges et on comprend plus ce qui se passe.

Deux jours plus tard: retour sur la mare. Les oeufs ont éclos. Toutes sortes de prédateurs colonisent les alentours. Il y a des têtards par centaines de milliers.

Lémurien

Avec mon poto Jacques Offre, réalisateur chez Arte, on a couru derrière les lémuriens catta pendant plusieurs semaines. Au fin fond de la vallée du Tsaranoro, une petite population de catta a élu domicile entre les blocks de granit. Magique.

Puis, on est parti au centre du pays, dans l'Isalo pour trouver de la forêt. C'est vrai qu'à Madagascar, la forêt, on ne sait plus trop où la chercher. On a conduit 3 jours et on n'en a toujours pas vu. On dit que 75% de la forêt malgache a été détruite par l'homme: ça choque tout le monde. Pourtant en France, il y a seulement  25% de notre territoire recouvert de forêt mais là tout le monde s'en félicite... même nos écolos trouvent que c'est un bon score!

5 heure du mat, on lace nos godasses et on slalome entre les monolithes jusqu'à retrouver le groupe de catta qui dort sur la roche. On se met en face et on attend. Les premiers rayons les réveillent et tous vont prendre un bain de soleil en mode yoga, salutation au soleil. Tout est calme, c'est beau.

Des points d'interrogations dansent derrière les roches, puis ils montrent leurs frimousses

Les plus curieux s'approchent et nous checkent. Ensuite, en groupe comme tous les matins à la même heure, ils rejoignent le point d'eau en contre-bas. Ils se toilettent, boivent. La journée peut commencer.

Avant de partir, voici deux petites vidéos toutes pétées. L'une a été faite dans le village où on est resté. L'autre est plus sociologique. Une dissertation sur les comportements amoureux et mélancoliques d'un couple de canettes en roue libre.

Bon week end à tous et buvez de l'eau

Les renards du cimetière

Dans quelques pas, nous pénétrerons dans le légendaire cimetière de High Gates. Connu pour avoir inspiré l'oeuvre de Tim Burton et accueillir entre autres la dépouille de Tesla, de Malcom McLaren le producteur des Sex Pistol, Herbert Spencer… nous nous dirigeons de l’autre côté, une zone interdite au public.

La canopée étouffe les sons, à peine à quelques km de la city, on a l’impression d’être dans une autre dimension, confinés dans une forêt elfique. Le lière court sur le sentier et ondule de sépultures en sépultures tel des vagues. Sous lui, de la mousse peine à retrouver le soleil. Et sous cette mousse les pierres tombales sont noyées sous l’océan végétal. La vigne vierge s’élance en colimaçon autour des croix celtes, dont les bras parviennent à émerger entre deux vagues comme un naufragé qui ferait signe. Avec calme et déférence, nous rejoignons le coeur du parc.

Petite vidéo sur ce lieu mythique et apaisant. 

Le petit panda roux

Le petit panda roux vit perché sur les contreforts de l’Himalaya. Son pelage camouflage et sa petite taille font du lui un animal très discret et difficile à croiser. Il n’en resterait plus que 2500 dans le monde; il est classé en annexe I de la Convention de Washington en tant qu’espèce en voix d’extinction. Longtemps, il fut chassé pour sa fourrure dont la queue servait de panache aux chapeaux prisés en Europe. De nos jours, peu de gens ont eu la chance de l’apercevoir en milieu naturel. 

En avril, juste avant la saison des pluies, Marie, Muse et moi-même sommes partis aux confins du Népal, au pied du mont Kanchenjunga pour tenter l’apercevoir. 8 semaines sur place ont été nécessaires pour avoir la chance de le rencontrer. Un séjour dans des conditions difficiles: Vent, humidité pénétrante, pluies diluviennes… Abrités dans de simples cabanes en bambous ou dans des étables lorsqu’il faisait trop froid.

4h, le réveil sonne. Tassy et Fingu sont déjà partis. Cette fois, c’est la montagne tout au fond, là, qu’on doit arpenter. Damber me prévient: de ce côté, c’est le Népal et là: c’est l’Inde. Hors de question de passer la frontière. Si un panda traverse et va en Inde, on le laisse filer. Ok? Ok.

Et rebelotte. On monte, on descend, on coupe-coupe, on se fait trancher les coudes par les feuilles de bambou, et on cherche. Enfin, ils cherchent. Je dois avouer que sans l’aide de Fingu, je ne l’aurais jamais vu - ni aucun autre d’ailleurs. Entre les lambeaux de brouillard, au croisement de deux grosses branches à la hauteur de la canopée envahie de plantes épiphytes et de lichens: une petite boule à peine visible et semblable à toutes les autres. Panda! panda! s’écrit Damber. Le premier panda sous nos yeux. Ca y est, ça bouge. Il pleut des cordes, à peine quelques jours ici et le matos photo est déjà saturée d’eau. Le viseur de l’appareil est totalement embué, en quelques secondes et à l’intérieur des optiques se forme un film opaque caractéristique des temps pourris. Les occasions de croiser l’animal seront rares, je fais quelques photos, puis le panda disparait dans cette mer aérienne de brume et de branches.

Hello

Petit séjour dans une ferme au pied du Kanchenjunga, le 4ème plus haut sommet du monde. Muse est très impressionnée par de gros monticules tout autour de la cabane. 

Pour plus de brumes et d’ambiance népalaise, RDV à 17h45 sur ARTE ou sur notre site mazprod.com/blog

"Il neige sous les oiseaux", Muse

5h30 du Mat, Muse en est à son deuxième chateau de sable. Déjà, plus de 2000 oiseaux nous sont passés devant. On charge tout sur le quad et on longe les 20 km de plage qui pourraient nous mener à leurs nichoirs. On trace au nord jusqu’au cap, formé d’un chapelet de roches au large. 

Au début du siècle, l’endroit était connu pour sa réserve de Guano. Depuis, les fientes d’oiseaux ont été raclées pour faire de l’engrais mais les oiseaux sont toujours là. Une couche d’excrément tout blanc enveloppe la roche, Muse dit que c’est de la neige, sa maman lui conseille de ne pas faire de boules ni de bonhomme de neige… elle serait déçue.

De loin, un nuage mouvant tourne au dessus des falaises, ce sont des fous des Galapagos. A côtés d’eux, accrochés à la roche, cormorans et pélicans prennent le soleil. Nous profitons d’une petite dépression dans la falaise pour rejoindre la mer.

En longeant l’à-pic depuis la plage, un puit de lumière s’engouffre et dessine une ombre sur le sable. Stupéfaction: un petit tunnel nous permet d’atteindre une crique inaccessible jusqu’alors. Des crabes nous barrent la route, on slalome entre leurs pinces. Le trou du lapin blanc fait 10 m et débouche sur une grosse touffe de poils. Ils ne nous ont pas repérés: ce sont des lions de mers, ils sont à quelques mètres. Un vautour monte la garde au dessus d’eux, il nous voit mais ne dit rien. Plus loin, un petit groupe de manchots de Humboldt profite des derniers rayons du soleil.

Con la mano

Ce matin, la houle a forci et a créé des baïnes un peu partout entre les rochers. Yohnny, le gardien des lieux propose à Marie une partie de pêche. Marie est comme une folle. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas vue comme ça. La technique est très simple. Les mérous viennent se cacher dans 50 cm d’eau contre les rochers. Il faut tâter de la roche jusqu’à sentir le poisson et remonter le long de son corps jusqu’aux ouÏes, puis serrer très fort. Au bord de l’eau, c’est l’euphorie. Poulpes, mérous et toutes sortes de poissons bizarres qui donnent faim. Muse compte les points, en 2 heures il y a plus de 20 kg dans le sac.